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: Chasse à courre
Le renard.
Les Anglais ont, depuis le XVIIIème siècle, fixé
les règles et le caractère du fox-hunting, tel qu'on le pratique de nos jours en
Angleterre, en Irlande, en Amérique du Nord et en France.
Course rapide et semée d'obstacles, la chasse à forcer le renard constitue
au premier chef une performance hippique de grande classe, exigeant des
cavaliers hardis et des chevaux de toute sûreté au saut. Elle s'apparente au
steeple-chase, au cross-country, au point-to-point. Sous l'angle de la vénerie,
précisons qu'on emploiera des chiens rapides, allant de l'avant et ne craignant
pas la rêche et piquante végétation des landes. Un nez fin n'est pas ici
nécessaire: la voie du renard est si forte que l'homme la perçoit. En revanche,
elle est fugace. Le fox-hound est le type du chien à courre le renard.
On attaque à la billebaude, en bordure ou en boqueteaux, avec toute la meute
(12 ou 18 chiens). Lancé à vue à travers champ, l'animal n'arrivera guère à
mettre les chiens en défaut ni à se forlonger. On admettra le change à vue, et
on appuiera délibérément un renard de change, tout au moins au début du courre.
Sur ses fins, l'animal cherchera abri dans une garenne ou un terrier de
blaireau, dans le conduit d'un pont rustique ou le haut d'un saule têtard, etc.
Au terré du renard, on mettra pied à terre, on forcera l'animal à sortir,
soit à l'aide de fox-terriers, soit en défonçant la garenne avec des bêches et
des pioches, et on le relancera. Après plusieurs terrés, le même renard peut se
faire courir pendant trois heures, sans incident, des chiens rapides
l'étranglent en une heure, parfois en une demi-heure. On peut réattaquer.
Pas de curée chaude. Les chiens foulent l'animal, mais ne touchent pas à sa
chair. Le trophée est la queue (the brush).
(On peut aussi lever le pied)
Les drags. - Un mot, pour terminer, sur les drags. Un cavalier remorque au
sol, avant le drag, une torche, c'est-à-dire un sac bourré de paille trempée
d'urine de renard, relevée de quelque arôme persistant, ou plus simplement une
dépouille puante. On découple une meute créancée au renard sur cette voie
artificielle. Les veneurs suivent au galop. Bien entendu, le parcours comporte
le franchissement d'obstacles choisis. Cette vénerie synthétique, performance
hippique à la vérité, s'apparente au rallye-paper.
Jean-Michel Tenailleau, maître d'équipage du
Rallye Meillerets qui chasse le renard à courre, remet les honneurs à Éric, ce
jeune futur veneur apparemment très ému mais fier.